Description
Dans le cadre d’une scénologie générale, il devient utile de s'interroger non pas sur le parangon théâtral, mais plutôt sur l'activité concrète de ceux et celles qui le font, du centre à sa périphérie, là où les frontières que l'on croyait naturelles se révèlent n'être que le produit d'une autorité provisoire. Mais s'interroger sur les performers dans les sociétés contemporaines est redoutable. En effet, le général et le particulier s'entremêlent au point de brouiller considérablement les cartes. Au-delà des particularismes nationaux, est-il possible de repérer des lignes de force, des tendances générales ? La critique qui s'exprime aujourd'hui dans les milieux de l'anthropologie à propos des notions de "théâtre traditionnel", "théâtre rituel", "pré et para théâtre" est significative. Elle suggère qu'il devient urgent de prendre en compte les présupposés culturels qui sont à l'origine des taxonomies esthétiques. Aussi, s'agissant non pas du théâtre stricto sensu mais de ceux et celles qui le font, l'attitude normative du critique doit s'effacer au profit de la neutralité attentive et curieuse de l'enquêteur de terrain. Cet aspect est au cœur même de la démarche éthnoscénologique.
Source
Théâtre / Public, N°157, janvier-février 2001, Théâtre de Gennevilliers.